LittéRIRE – soirée de lectures comiques

J’ai le plaisir d’être une des autrices invitée à lire un texte comique pour LittéRIRE.

Dans le cadre de la Fête de la culture, l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français présente Nafée Faïgou, Marc LeMyre, Alexandre Matte, Elsie Suréna et moi-même, A.M. Matte, qui allons tenter de faire rire un public en ligne grâce à nos écrits.

Ça se passe sur Zoom le jeudi 22 octobre à 19h30. Réserver gratuitement pour recevoir le lien: https://litterire.eventbrite.ca.

Poème – Quand t’es pas là

Grâce à l’encouragement de C. Parayre, j’ai publié mon poème Quand t’es pas là dans le tout récent numéro de la revue Chemins de traverse. Ce poème décrit l’angoisse de ne pas avoir près de soi un être cher et de se morfondre en exécutant des tâches domestiques banales pour passer le temps.

Le poème fait également partie du projet Interiors/Poèmes de l’intérieur de l’Université Brock, qui fait découvrir un confinement prolongé et redécouvrir l’intérieur du chez-soi pour y travailler, apprendre, se divertir, vivre, souffrir, rêver. Non seulement disponible à la lecture, on peut écouter un enregistrement dudit poème.

https://exhibits.library.brocku.ca/s/interiors/page/poems-from-the-interior#?c=&m=&s=&cv=

Tripping the Tale Fantastic – Must-Read Deaf Lit

I’m thrilled to have a story in Handtype Press’ latest anthology, Tripping the Tale FantasticWeird Fiction by Deaf and Hard of Hearing Writers. This anthology « pushes Deaf Lit… and Science Fiction and Horror and Fantasy in a new direction, and in the world of exploration all new directions are bold ones. » My story, Dreaded Silence, is about music.

I’ve been hard of hearing since childhood, and have worn hearing aids since the age of five. I learned to play basic piano and compose by ear, but I’m still fascinated by people who can read sheet music and hear what’s on the page in their heads – which is what lead to my story.

You can read more about the anthology – and buy yourself a copy – here: http://www.handtype.com/books/tripping/

Blue and yellow cover page of the anthology

Les murs ont des yeux – un spectacle à acheter

Les personnages de Les murs ont des yeux discutent de la décoration de la maisonnée.

« Une oeuvre dramaturgique tout simplement novatrice »

« A fantastic little show »

Les murs ont des yeux, pièce de théâtre primée et très bien reçue par le public, traite de la violence conjugale de façon novatrice et ludique. Pour engager la troupe pour une représentation scolaire ou grand public, faites-nous signe!

The haunting call of the orbsong

Photo from Time.com

My short story, The Call of the Orbsong, in which the main character is a transparent amphibian named Dafenid, is a modern speculative take on an old fairy tale. Thanks to Luna Station Quarterly, you can read the story now: http://lunastationquarterly.com/story/the-call-of-the-orbsong/

Shout out to Ursula K. LeGuin for the spark that led to this story.

Dernières nouvelles / Latest News

J’ai de la chance! I’m very fortunate!

1) La première mondiale de ma pièce de théâtre, Les murs ont des yeux, a lieu à Toronto en fin de semaine, le samedi 5 novembre à 15h, précédée du talentueux Kyris: https://www.eventbrite.ca/e/les-murs-ont-des-yeux-toronto-t…

2) The Toronto Writers’ Co-operative is launching the 2016 edition of its anthology, Voices, on Sunday, November 6, 3 p.m., in the Hinton Learning Centre at the Toronto Reference Library, 789 Yonge St., 3rd Floor. I will be one of a dozen or so readers, reading my short story that appears in the anthology. The event is free!

3) My author pal J. Marshall Freeman is launching his book Teetering on Tuesday, November 15, from 7:00–9:00. The event takes place in Toronto at: The Victory Cafe, 581 Markham St., near Bathurst and Bloor. And he’s invited me to read one of my pieces at his launch. Come on over and support us 🙂

4) Puis, deux autres occasions de voir Les murs ont des yeux:

​ le jeudi 17 novembre 2016, 19h30, Cafétéria de l’école Nouvelle-Alliance, 249, rue Anne nord, Barrie (Les billets sont disponibles au: https://www.eventbrite.ca/e/les-murs-ont-des-yeux-barrie-ti…)

​ le vendredi 18 novembre 2016, 19h30, La Clé d’la baie, 63, rue Main, Penetanguishene (Les billets sont disponibles au: https://www.eventbrite.ca/e/les-murs-ont-des-yeux-penetangu…)

Merci à la troupe qui donne vie aux Murs: Barbara-Audrey Bergeron, Alex Nanot, Genevieve Fontaine, Michèle Tredger et Benoît Trudel, mis en scène par Magalie Rouillard-Bazinet!

Dernières nouvelles / Latest News

J’ai de la chance! I’m very fortunate!

1) La première mondiale de ma pièce de théâtre, Les murs ont des yeux, a lieu à Toronto en fin de semaine, le samedi 5 novembre à 15h, précédée du talentueux Kyris: https://www.eventbrite.ca/e/les-murs-ont-des-yeux-toronto-t…

2) The Toronto Writers’ Co-operative is launching the 2016 edition of its anthology, Voices, on Sunday, November 6, 3 p.m., in the Hinton Learning Centre at the Toronto Reference Library, 789 Yonge St., 3rd Floor. I will be one of a dozen or so readers, reading my short story that appears in the anthology. The event is free!

3) My author pal J. Marshall Freeman is launching his book Teetering on Tuesday, November 15, from 7:00–9:00. The event takes place in Toronto at: The Victory Cafe, 581 Markham St., near Bathurst and Bloor. And he’s invited me to read one of my pieces at his launch. Come on over and support us 🙂

4) Puis, deux autres occasions de voir Les murs ont des yeux:

​ le jeudi 17 novembre 2016, 19h30, Cafétéria de l’école Nouvelle-Alliance, 249, rue Anne nord, Barrie (Les billets sont disponibles au: https://www.eventbrite.ca/e/les-murs-ont-des-yeux-barrie-ti…)

​ le vendredi 18 novembre 2016, 19h30, La Clé d’la baie, 63, rue Main, Penetanguishene (Les billets sont disponibles au: https://www.eventbrite.ca/e/les-murs-ont-des-yeux-penetangu…)

Merci à la troupe qui donne vie aux Murs: Barbara-Audrey Bergeron, Alex Nanot, Genevieve Fontaine, Michèle Tredger et Benoît Trudel, mis en scène par Magalie Rouillard-Bazinet!

Writing on International Dance Day

For International Dance Day, I participated in a Yoga and Writing workshop, to which I was invited through the Playwrights’ Guild of Canada. Following a Terrill Maguire-led half-hour of yoga-inspired movement to get our creative auras active, we did time-constrained writing exercises led by Carol Anderson. One of the writing activities consisted of 3-minute bursts of writing about parts of our body. Here are my unedited (we weren’t allowed) writings:

My Hips

For years, my hips didn’t know they were lonely.

My hips didn’t know they’d enjoy bearing, didn’t know they’d like having tiny hips, hands, arms, feet, legs, face nestled in them.

My hips experienced this once and are sad – just a little – that they haven’t had a chance to be a nest again.

My Feet

My feet are looking forward to the sunshine, to grass, to sand between their toes.

My feet will be glad to dress in sandals and toe rings and paint.

My feet enjoyed their winter cardigans – reds and blues and cats and bows and hearts and stripes,

but they long to breathe and not be cold, for a change.

My hair

My hair is shy, thinning since it was ten years old.

My hair artificially sought body, and it broke, severed under a perm.

My hair is long and I cut it because what’s the difference.

My hair learns, every night, to be curly the next day.

My hair discovers it is happy even when stifled under wigs;

and as my hair gets wispier and wispier, it knows it has in them a replacement.

My spine

My spine woke up a few years ago, no longer curving at the neck – elongating itself, asserting itself, finding a way to lengthen though it is part of only a five-feet-tall frame.

My spine is short, yet mighty.

My heart

My heart skips beats – literally. (Figuratively, that hasn’t happened in years.)

My heart likes to surprise me and worry me with its literal irregularity.

« Don’t worry, it’s normal, » says the doctor.

So, everyone is walking around with their hearts stopping for milliseconds at a time?

It’s a wonder we keep going and don’t stop, for a moment, to feel until our hearts start again.

Flavia et son spectacle « live » (Flavia Flav Partie 3)

Bonjour, voici la nouvelle installation de ma nouvelle en chantier, Flavia Flav, qui fait suite à Flavia Flav – Partie 2.

En pénétrant dans la pénombre de la salle de spectacle, ses yeux prirent un moment pour s’ajuster. Elle entendit Colas avant de le voir, sur scène à faire son test de son. Elle traversa la vaste étendue du plancher de danse qui, dans quelques heures à peine, allait être remplie de gens se déhanchant – non à son numéro, mais à celui de Colas et ensuite à celui du headliner, qui s’appelait Flames of Game. Elle n’en avait jamais entendu parler, mais à la mi-trentaine passée, elle n’était pas leur public cible. Flavia avait effectué des recherches. Le groupe se voulait « pseudo-poprock » et « anti-establishment » et semblait faire fureur auprès de la génération millénaire. Elle ne savait pas ce que tout cela donnerait, mais elle l’apprendrait ce soir.

Colas termina sa chanson et une voix sur haut-parleur lui confirma que tout était prêt pour le spectacle. Flavia allait demander quand elle aurait droit aux mêmes préparatifs lorsque Colas l’aperçut du haut de la scène.

– Oh! La chemise rouge et le veston! Bien joué, Mme Liboiron, vous avez bien apprivoisé la situation!

Flavia rougit malgré elle, heureuse de son choix et flattée que Colas l’ait remarqué. Elle se racla la gorge.

– Je pense que, rendus ou nous sommes, on peut tenter le tutoiement et le prénom, n’est-ce pas?

Colas s’accroupit au bord de la scène pour s’approcher d’elle.

– Entendu. Tout est prêt. Tu n’as qu’à te reposer avant le spectacle; on a décidé de ne pas te faire faire un test de son; ça fera plus amateur-drôle s’il y a du feedback. Tu es d’accord?

Flavia haussa des épaules.

– À ce point-ci, ça m’est égal. C’est votre show; je ne fais que ce qu’on me demande.

– Génial. Tu es vraiment une fille cool.

Colas se releva et alla ranger sa guitare et discuter avec les membres de Flames of Game, qui venaient d’arriver sur scène. Flavia resta interdite. De toute sa vie, on ne l’avait jamais décrite comme étant « cool ». Posée, responsable, enthousiaste à ses heures, mais jamais « cool ». Elle aurait à la conter à sa sœur, celle-là.

Et en plus, il l’avait qualifiée de « fille »! À l’habitude, ce genre d’épithète l’aurait irritée au plus haut point – Je ne suis pas une fille, je suis une femme! – mais ce soir, soupçonnant que la formation musicale et la foule auraient en moyenne dix ans de moins qu’elle, Flavia jubilait de retrouver son statut de fille.

– Tiens, monte, Flavia, je vais te présenter.

Flavia obéit à Colas et gravit les quelques marches dissimulées d’un côté de la scène. Il lui présenta le chanteur et la chanteuse principaux, Mac et Bryonie, la bassiste, surnommée Gitane, puis les trois autres musiciens au clavier, à la guitare et à la percussion. Incapable de retenir tous ces noms, Flavia les confondit aussitôt. Chad? Evan? Théo? Peu importe, se dit-elle, je ne les reverrai plus après ce soir.

Ils la saluèrent tous chaleureusement, les uns en anglais, les autres en français, la remerciant d’assurer la première partie de leur spectacle.

You are going to be an amazing surprise for our fans. They’re going to go nuts!

Flavia sourit et cacha son malaise; elle essayait depuis la matinée de ne pas ypenser.

Gitane se pencha vers Flavia:

– Ne t’inquiète pas. Quelques minutes suffiront. Je sais que t’es là juste pour ton chum. Au fond, c’est lui qui devrait avoir peur de passer après toi!

La jeune femme rit de bon cœur, sa voix grave disparaissant dans un tintement de rire aigu.

Son chum? Cette grande déesse bronzée s’imaginait que Flavia et Colas formaient un couple? Flavia rougit et voulut rectifier l’erreur, mais sa confusion lui lia la langue. Gitane continua sans se rendre compte de sa bévue:

– Le monde va capoter en te voyant, ça va être malade!

Flavia, de son côté, aurait pu attendre une éternité et ç’aurait été trop tôt.

– Flavia Flav!

Flavia se retourna dans la direction de Bryonie.

– Il faut se décider si vous avez la guitare en entrant onstage ou si Colas vous la passe.

– Je…

Flavia ne savait que dire. Elle avait longuement imaginé le supplice de se retrouver sur scène à jouer et à chanter faux devant des centaines de personne. Or, elle n’avait pas songé à la logistique de la mise en scène. Colas intervint.

– Je pourrais lui donner la guitare de la même façon qu’au micro-ouvert?

Flavia hésita. Elle croyait que ce serait mieux d’arriver sur scène avec la guitare, mais n’osa pas contredire Colas.

– Non, dit Gitane. Ce serait une erreur de tenter de reproduire votre échange. On ne fait pas de théâtre, nous. C’est de la musique pure qu’on fait. Et y’a pas plus pur que toi, hein, Flavia?

Gitane sourit et Flavia hocha la tête. Bryonie fit de même et déclara:

– Sounds good. Flavia Flav en première mondiale, first solo show! Le monde va freaker!

Il faudrait que les gens cessent de lui prédire la réaction du public – Flavia ne pouvait plus refouler sa nervosité. Gitane remarqua son malaise.

– Bon, ça suffit. On va au greenroom, tu viens, Flavia?

Flavia hocha la tête encore, soulagée de quitter la scène. Quelques heures et ce sera fini, se dit-elle. Je retournerai à la maison, prendrai un bon verre de vin et mettrai tout ça derrière moi. En fait, elle aurait voulu descendre un bon verre de rouge en ce moment. Elle regretta de ne pas avoir été assez prévoyante pour apporter son nécessaire de survie. Elle suivit les autres au foyer des artistes, en essayant de garder les papillons, qui avaient pris possession de son estomac, sous contrôle.

Flames of Game, le groupe et ses individus, était chaleureux et accueillant. À mesure qu’approchait l’heure du spectacle, Flavia parvint à oublier ce qui l’attendait en discutant économie et politique avec ses collègues d’un soir. Leur ardeur et de leurs propos intelligents l’étonnèrent au point où elle se mit à s’en vouloir d’avoir cru que ces jeunes gens seraient insipides et mal informés.

Et tout juste lorsque Flavia commençait à se détendre et oublier pourquoi elle était là, un technicien vint avertir les artistes que le spectacle allait commencer dans quinze minutes. Les papillons réapparurent et virevoltèrent de plus belle dans son ventre.

– Ça va aller? lui demanda Colas en s’approchant d’elle sur le divan circa 1970. Elle voulut hocher la tête, mais leva plutôt la main à sa bouche, comme pour empêcher les papillons de s’en échapper.

L’expression enjouée de Colas fit place à un véritable souci. Il lui mit le bras autour des épaules et l’enveloppa de sa chaleur. Ce geste inattendu la sidéra au point de calmer les sursauts de son ventre quelque peu. Elle prit une grande respiration. L’eau de cologne de Colas lui monta à la tête.

– J’ai un cadeau pour toi, dit-il. J’allais te le remettre après le spectacle, mais, réflexion faite, c’est mieux de te l’offrir tout de suite.

De son sac à dos, il retira un sac cadeau dont la jolie forme trahissait une bouteille de vin.

beaujolais

– Un Beaujolais. Français, ajouta-t-il inutilement.

Flavia en fut si touchée qu’elle faillit en verser des larmes.

– Merci, dit-elle d’une toute petite voix. C’est exactement ce que je voulais.

Elle ne put s’empêcher de saisir la bouteille et de la serrer dans ses bras.

– Tu… tu en voudrais tout de suite? demanda Colas.

– Je peux?

– Euh… oui, mais… je suis désolé, je n’y ai pas pensé, je n’ai pas de tire-bouchon.

Gitane intervint alors que Flavia, chagrinée, songeait à gruger le bouchon pour accéder au nectar qu’il enfermait.

– Evan a toujours ça sur lui.

– Always comes in handy, dit un des musiciens en extirpant un vieux canif de sa poche, brandissant fièrement le petit tire-bouchon.

Puis, il tendit la main pour la bouteille que Flavia lui remit après quelques secondes d’hésitation. Une minute plus tard, Flavia dégustait son Beaujolais d’un gobelet rincé à toute vitesse. Les autres musiciens avaient comme politique de ne consommer de l’alcool qu’après leur spectacle. Le goût cassis-framboise du vin la calma aussitôt et elle se sentit égale à la situation.

-Tu es prête?

Flavia ne put qu’hocher la tête encore une fois. Elle déposa son gobelet et se leva du divan, entrevoyant son reflet dans le miroir en face. Elle hésita et passa sa main dans ses cheveux, soucieuse, tout d’un coup, de son apparence.

– Ne t’inquiète pas, lui dit Colas, tu as l’air superbe.

– Parfaite, fit écho Gitane.

Go get ‘em! l’exhorta ChadouEvan.

Colas et Flavia suivirent un technicien jusqu’aux coulisses, d’où on leur indiqua leurs guitares sur la scène. L’anxiété de Flavia reprit de plus belle. Et si elle décevait tout le monde? Colas se pencha vers elle et lui chuchota à l’oreille.

– Merci encore d’être là. Et relaxe. Rappelle-toi que tu as de la chance : tu peux jouer et chanter aussi maladroitement que possible; on va t’adorer et t’en redemander. Tandis que moi…

Flavia ne put s’empêcher de sourire à la mine déconfite de Colas. Il avait raison. Il risquait beaucoup plus qu’elle. Une fausse note de sa part et il perdrait toute crédibilité.  Elle n’eut pas la chance de lui répondre, par contre, car une voix d’annonceur de cinéma retentit du haut-parleur.

Ladies and gentlemen, mesdames et messieurs, welcome to the Flames of Game Illico Tour!

La foule applaudit bruyamment et Flavia sentit ses nerfs défaillir. Elle posa la question qu’elle n’avait osé formuler jusqu’alors.

– Mon doux, ils sont combien?

– La salle peut en accueillir mille cent cinquante. Et on a presque salle comble! répondit Colas avant de se rendre compte qu’un mensonge ou une sous-estimation auraient rassuré davantage sa collaboratrice.

Mais déjà la voix de l’annonceur avait repris.

With the band’s apologies, the opening act is no longer the Salem Globetrotters, but a couple of surprise guests that you’re sure to recognize – Internet sensations Flavia Flav and Colas Câlisse!

– À toi de jouer! s’exclama Colas en plaçant sa grande main dans le bas du dos de Flavia pour lui donner une petite poussée.

Regrettant son choix une dernière fois, Flavia prit une grande respiration et s’aventura sur scène. Aveuglée par les feux des projecteurs, elle put seulement entendre le public. Le bourdonnement de la foule fit place à des exclamations, puis à des applaudissements et finalement à des hululements appréciateurs.

– Yeah, Flavia Flaaaav!

Bon, c’était un début… Elle s’empara de la guitare qui avait été mise à l’avant-scène près du micro debout sous un rond de lumière. Les techniciens avaient mal jugé sa taille et Flavia dut abaisser le micro à la bonne hauteur. Son mouvement causa un sifflement aigu désagréable. La foule gémit et Flavia soupçonna qu’on avait indiqué aux techniciens de monter le coup exprès.

Elle sourit à moitié et salua son public.

– Allô, tout le monde – Hi everybody.

– Woooo! répondit quelqu’un.

– Wou à toi aussi, merci.

Flavia entendit quelques rires appréciateurs et se détendit un peu.

– Bon, vous êtes là pour une petite chanson? A little song, I guess?

D’autres hululements.

– Ok. How does it go again? Oh yeah.

Flavia gratta un accord – peut-être la clé de ré? – et entama son numéro.

C’était moche. Presqu’affreux. Mais, cette fois-ci, au lieu d’un silence inconfortable, la foule lui réserva une bonhomie et un encouragement hors-pair. Vers la fin de son dernier refrain, presque toute la salle chantait avec elle.

– All we are saying, is give peace a chance. All we are saying, is give peace a chance.

Le problème était que, au micro-ouvert, on l’avait interrompue. Flavia n’anticipait aucune interruption cette fois et ne savait comment terminer sa prestation. Alors elle arrêta carrément de chanter et laissa la foule chanter seule. Quinze secondes plus tard, le chant devint graduellement des applaudissements et des cris appréciateurs. Flavia en était amusée.

So, you were doing all the singing. You don’t need me!

– Une autre! s’époumona un spectateur.

Une autre? Flavia était confuse et embêtée. Ça en prenait si peu pour réussir dans ce domaine? Et, elle n’avait rien préparé pour un encore. Qu’allait-elle faire?

Moment de panique. Regard languissant vers la sortie, vers les coulisses. Sourire penaud à la foule qui en redemande. Puis, tout d’un coup, un calme qu’elle n’avait pas encore ressenti sur scène l’envahit et elle sut quoi faire.

– Ok, une autre, mais vous devez chanter avec moi. You sing with me – and everyone knows this song.

Flavia tenta un nouvel accord et se mit à chanter, la foule embarquant dans le jeu aussitôt.

– Alouette, gentille Alouette. Alouette, je te plumerai!

Prix O’Neill-Karch et Subvention du Conseil des arts de l’Ontario!

Il y a huit ans, le Théâtre La Catapulte m’annonçait que j’avais remporté le Prix provincial d’écriture dramatique, le Prix O’Neill-Karch, pour ma pièce de théâtre Les murs ont des yeux.

Une capture d'écran du site web du théâtre La Catapulte indiquant les lauréats du Prix O'Neil-Karch, dont A.M. Matte.

Cette pièce de théâtre raconte l’histoire d’intimes d’une famille nucléaire qui sont témoins de drames domestiques et qui décident d’intervenir. Les murs ont des yeux a pour but d’illustrer la violence conjugale et d’inciter les victimes et leurs témoins à identifier et intervenir suite aux signes de violence.

C’est donc avec plaisir que j’annonce que le Conseil des arts de l’Ontario appuie la production de ma pièce, dont la mise en scène de Magalie Rouillart-Bazinet sera montée à Barrie et à Penetanguishene en novembre 2016!

LOGO CAO 50e

En partenariat avec Colibri – Centre des femmes du comté de SimcoeLes murs ont des yeux propose du théâtre professionnel là où il n’y a en que trop peu et animera des discussions sur la violence faite aux femmes et comment intervenir/la prévenir.