Un grand merci au Conseil des arts de l’Ontario, qui m’a accordé une subvention pour travailler ma pièce de théâtre Pas de chicane dans ma cabane (titre provisoire). La pièce se passe simultanément en 1944 et en 2002, dans le même espace.
Viola, en 1944, et Capucine, en 2002, se retrouvent toutes deux seules et prises au dépourvu dans une vieille maison fermière d’un village à 300 km de route de la métropole d’où elles viennent. Viola, nouvellement mariée, vient de perdre la trace de son mari qui a été happé par la conscription; Capucine se remet d’une détérioration de couple suite aux attentats du 11 septembre à New York. En apprivoisant leur nouvel entourage, chacune des femmes apprend à s’adapter, à sa façon, à son entourage rural.
Puisqu’elles partagent le même endroit physique, Viola et Capucine se côtoient, mais n’interagissent pas. Cependant, elles se rendent compte qu’elles peuvent tout de même communiquer par écrit malgré le temps qui les sépare. Un troisième et un quatrième personnage, joués par une seule comédienne, servent de voisine et de meilleure amie des protagonistes, questionnant l’état d’esprit de Viola et de Capucine, qui s’imaginent une complicité d’une part avec une femme qui n’est pas encore née et d’autre part avec une femme qui doit être depuis quelque temps décédée.
Lors du travail de recherche artistique et d’écriture, je me questionnerai sur le pouvoir des mots, en particulier sur la puissance du monologue et la viabilité de textes suggérant un dialogue sans en être un. Ce sera un défi particulièrement intéressant de réfléchir aux paroles, aux mouvements et au positionnement des comédiennes qui jouent des personnages interagissant dans un même espace tout en transmettant l’idée que ces personnages ne sont pas dans cet espace physique en même temps.
Enfin, au-delà du travail d’écriture et de l’histoire que je veux conter, il m’est important de créer des personnages féminins pour la scène. Proportionnellement, il y a encore trop peu de rôles pour femmes au théâtre; ma pièce en propose quatre de plus.
Merci encore au Conseil des arts de l’Ontario pour cet appui à mon écriture.